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Comment préparer sa première expérience d'ultra ?

Se lancer dans une course d'ultra-endurance en vélo est un voyage qui nécessite une préparation méticuleuse. Pour vous aider à relever ce défi avec succès, nous avons compilé un guide détaillé.

Se lancer dans le monde de l'ultra-cyclisme représente bien plus qu'une simple escapade sportive. C'est un véritable voyage vers l'inconnu, où chaque coup de pédale est une exploration de ses propres limites. Préparer une course d'ultra-endurance à vélo est un équilibre entre la recherche des ressources nécessaires et la capacité à embrasser l'imprévu. Dans cet univers où le temps est un adversaire redoutable, chaque coureur se lance dans une compétition non seulement contre les autres, mais surtout contre lui-même. Les barrières horaires imposent un rythme implacable, dictant les kilomètres à parcourir chaque jour pour atteindre l’arrivée.

L'ultra-cyclisme transcende le simple défi physique pour devenir un défi mental, une quête de dépassement de soi où la compétition se mêle à l'introspection. Se lancer dans cette aventure, c'est accepter l'incertitude, repousser ses propres limites et découvrir la puissance de votre détermination.

Le lexique de l'ultra-cycliste:

Ultra = diminutif pour ultra-cyclisme, on parle généralement d' "épreuve d'ultra"

Finisher = désigne un participant qui réussit à terminer une course d'ultra dans le temps imparti par les organisateurs. Sur un ultra, finir est déjà un accomplissement avant le classement de la course.

Bikepacking = correspond aux bagages que le cycliste va porter durant son épreuve, il y a différents types de bikepacking (sacoches de selle, de cintre, arrière, avant, de cadre...)

Qu’est-ce que l’ultra ?

Tout d’abord, la définition de l’ultra cyclisme dépend de chacun. Pour certain, un "ultra" est de faire une sortie à vélo de plus de 100km, pour d’autres c’est de se retrouver en autonomie sur plusieurs jours avec 1000km à parcourir ou encore simplement de réussir à monter le Ventoux. Le principal à retenir est que l’ultra-cyclisme c’est avant tout de se challenger, découvrir de nouveaux paysages et dépasser des limites que l’on pensait ne jamais franchir. Vous pouvez définir vos défis d’ultra cyclisme vous-même ou bien vous inscrire à des compétitions, où le temps va compter et pas seulement le fait d’être "finisher". C’est de cette partie de l’ultra dont nous allons parler dans cet article.

L'ultra-cyclisme comme nous l’entendons classiquement est une discipline qui repousse les limites du cyclisme traditionnel, se concentre sur des défis de longue distance, souvent sur des parcours de plusieurs centaines voire milliers de kilomètres. Ces épreuves s'étendent sur des périodes limitées, par exemple 24 heures ou plusieurs jours consécutifs, et exigent souvent des barrières horaires sur des points de passage ce qui en fait leur difficulté. Les itinéraires traversent une diversité de terrains, des routes aux montagnes en passant par les chemins de gravier, ajoutant une dimension supplémentaire à la complexité de la compétition.

Physiquement et mentalement exigeantes, les épreuves d'ultra-cyclisme nécessitent une préparation minutieuse pour relever le défi. Organisées principalement en Europe et aux États-Unis, ces compétitions attirent un nombre croissant de sportifs et d'amateurs de cyclisme désireux de se confronter à des défis stimulants. 

Leur succès et l'engouement des participants font que de nouvelles épreuves se sont créées en Afrique (Maroc...), en Asie (Sri-Lanka...) ou en Amérique du Sud.

Les raisons qui motivent les athlètes à se lancer dans des défis d'ultra ou de longue distance sont diverses. Tout d'abord, il y a le désir profond de se dépasser, tant physiquement que mentalement. L'accomplissement de tels défis apporte une satisfaction indéniable, témoignant de la détermination et de la persévérance de ceux qui les relèvent. Pour certains, c'est la recherche de défis toujours plus grands qui les pousse à s'engager dans des épreuves extrêmes. 

Outre le défi physique, les épreuves d'ultra-cyclisme présentent également un défi mental significatif. La capacité à surmonter les moments difficiles et à persévérer malgré l'adversité est une composante essentielle de la réussite dans ces compétitions. De plus, l'aspect naturel de ces défis, se déroulant souvent en pleine nature, offre aux participants une immersion totale dans un environnement sauvage, favorisant ainsi la connexion avec la nature et une concentration accrue sur l'essentiel. Cela permet aussi une forme d’introspection et de contrôle de soi durant toute la durée de la course.

« Les capacités nous pourrons toujours les pousser et les augmenter mais l’aspiration, le pourquoi on est parti sur une course d’ultra ne sont pas entraînables et c’est ici que l’ultra commence et que l’on repousse nos limites » nous confie Christophe responsable du magasin Boutique du Vélo à Montpellier mais aussi piqué à l’ultra cyclisme.

Parmi les épreuves très connues d’ultra-cyclisme il y a bien sûr le Paris-Brest-Paris et plus récemment la série Biking Man, présente sur plusieurs continents généralement autour de 1000km et 20 000m de dénivelé positif, il y a aussi la Race Across France autour de 2500km et 30 000m de dénivelé positif ou encore la Transcontinentale avec ses 4000km et 40 000m de dénivelé positif.

Attention : il y a aussi les épreuves mixant route et gravel (certains Biking Man), gravel (Gravel Man) ou principalement "off-road" nécessitant parfois du portage (Silk Road Mountain Race, Atlas Mountain Race...)

En somme, l'ultra-cyclisme représente bien plus qu'une simple compétition sportive ; c'est un véritable voyage intérieur où chaque km parcouru marque une avancée vers la découverte de soi et de ses propres limites.

Maintenant que tout le monde est au point sur la définition de l'ultra-cyclisme, nous allons détailler étape par étape comment réussir avec succès votre première compétition d'ultra cyclisme.

Ce guide se décline en 6 paragraphes afin que vous ayez une vision à 360° de tous les points importants à prendre en compte dans votre préparation. Les 6 rubriques sont les suivantes.

1. Le choix de la course

2. L'entraînement

3. La préparation mentale

4. La gestion de course

5. L'alimentation et l'hydratation

6. L'équipement et la préparation logistique

1. Le choix de la course

La première étape est de choisir une course qui corresponde à vos capacités et à vos aspirations. Considérez des facteurs tels que la distance, le terrain, le dénivelé, le climat et le niveau de soutien logistique. Nous vous recommandons de commencer par des événements plus courts avant de s'attaquer à des courses plus longues et plus exigeantes. 

Quel format de course : 300, 500, 1000 km et plus ?

Les distances varient généralement entre 300 km, 500 km et même plus de 1000 km pour les plus longues. Plus le format est long, plus la gestion du sommeil devient un facteur de performance. Si vous avez peur de rouler la nuit ou vous ne voulez pas gérer dans un premier temps l’aspect sommeil, privilégiez un format 300 à 500 km pour commencer. Mais attention certaines épreuves, même de courtes distances, privilégient volontairement le roulage de nuit en fixant le départ à 18h00 ou 20h00.

Au moment de choisir votre épreuve, évitez de la planifier trop tôt dans la saison pour vous laisser suffisamment de temps pour un entraînement adéquat. Il est préférable de se donner 6 mois pour préparer sa première épreuve d’ultra quand on est déjà cycliste régulier.

Route, gravel, VTT : Quelle épreuve choisir ?

Le choix entre une course sur route, le gravel ou le VTT dépend de vos préférences personnelles et de votre expérience. Les épreuves sur route sont plus accessibles techniquement et physiquement. L’avantage d’un parcours gravel ou VTT se trouve dans l’absence de circulation automobile, le terrain y est plus sauvage et généralement encore plus beau et la déconnection est totale. Le format VTT quant à lui va comporter en plus du gravel, des portions de portage et des singles plus technique, il faut donc avoir déjà un bon bagage technique en VTT. Les formats gravel ou VTT sont aussi plus reculés des grandes villes et limitent donc les capacités de ravitaillement ou de trouver un logement si vous souhaitez dormir. Ils peuvent être également plus traumatisant pour le corps et le matériel, où les connaissances techniques pour réparer son vélo deviennent un prérequis.

Nous vous présentons ci-dessous quelques épreuves particulièrement notoires. Compte tenu de l'engouement suscité par l'ultra-distance, de nouvelles manifestations et de nouveaux formats naissent régulièrement.

Le label Bikingman :

Cliquez sur l'image pour accéder au site

Les épreuves BikingMan sont des courses d'ultra-cyclisme qui se déroulent dans différents endroits à travers le monde (Brésil, Corse, Sri Lanka, Taiwan, Alpes…). Organisées par l'entreprise BikingMan fondée par Axel Carion, ces épreuves sont réputées pour leur niveau de difficulté élevé et leur aspect aventurier. Les parcours des épreuves BikingMan sont conçus pour offrir aux participants une expérience unique, souvent à travers des paysages spectaculaires et des terrains variés, comprenant des routes asphaltées, des pistes de gravier et des sections montagneuses.

Ce qui distingue les épreuves BikingMan, c'est leur engagement envers la sécurité des participants. L'organisation met en place un dispositif complet comprenant des véhicules en tête de course, des véhicules de soutien et des véhicules médias tout au long du parcours. De plus, les organisateurs veillent à ce que les courses soient bien planifiées et réglementées, afin de garantir une expérience sûre et équitable pour tous les participants.

Les épreuves BikingMan attirent des cyclistes du monde entier, des amateurs aux professionnels, qui recherchent un défi extrême et une aventure authentique à vélo. Avec leur réputation de qualité et d'organisation, les épreuves BikingMan sont devenues des événements incontournables dans le monde de l'ultra-cyclisme, offrant aux participants la possibilité de repousser leurs limites et de vivre des moments inoubliables sur leur vélo.

Autres courses et formats intéressants :

La Desertus Bikus : La Desertus Bikus est un rallye-raid vélo traversant l’Espagne, du Golfe de Gascogne au sud de l'Espagne, en orientation, en autonomie & sans assistance.

Conçue pour mettre à l'épreuve l'endurance, la résilience et les compétences en orientation des participants, cette course représente un défi unique dans le monde du cyclisme extrême. La Desertus Bikus c’est environ 1300km, 15 000m de dénivelé à réaliser en moins de 7 jours.

L'aspect orientation et stratégie est crucial dans la Desertus Bikus, souvent autant que les compétences physiques. En effet, la course se compose de check-points mais entre ces points de passage les participants passent où bon leur semble. Contrairement à d'autres courses d'ultra-cyclisme qui se déroulent sur des routes bien définies, la Desertus Bikus exige des compétences en orientation hors des sentiers battus.

Les cyclistes doivent non seulement maintenir un rythme soutenu, mais aussi prendre des décisions stratégiques concernant leur itinéraire, la gestion de leur énergie et de leurs ressources, ainsi que la planification des arrêts pour se ravitailler et se reposer. Une mauvaise décision en matière d'orientation ou de stratégie peut avoir des conséquences désastreuses, pouvant entraîner une perte de temps précieux ou même la disqualification de la course.

La RAF : La Race Across France a été créée par Arnaud Manzanini, un passionné qui a confirmé sa profonde admiration pour l’ultracyclisme lors de sa participation à la Race Across America. Cette expérience unique a non seulement testé ses limites physiques et mentales, mais a aussi éveillé un désir d’importer ce concept en Europe, où les cyclistes pourraient vivre une expérience tout aussi exaltante et révélatrice.

L’aventure a commencé avec la légendaire Race Across France (et ses 42 participants au départ en 2018), un événement qui a non seulement mis les compétences et l’endurance des participants à l’épreuve, mais a également célébré l’esprit de fraternité et la beauté naturelle du pays. La série s’est ensuite développée en Belgique, en Suisse et avec un parcours à Paris, le tout avec plusieurs choix de distances. Les épreuves ROUTE sont devenues le fondement de Race Across Series, mais en 2024, l’aventure accueille désormais le Gravel, une discipline qui encapsule l’essence de la liberté, de l’aventure et de la découverte. Avec des parcours qui s’éloignent des sentiers battus, les participants auront l’opportunité d’explorer des territoires inconnus et magnifiques, créant un panel d’expériences et de souvenirs inoubliables.

Aujourd’hui, Race Across Series propose un éventail de distances (200, 300, 500, 1000 et 2500 km) et de disciplines, des événements physiques aux défis virtuels, permettant à chaque cycliste de trouver son propre parcours de découverte et d’accomplissement. Les cyclistes auront l’occasion de traverser divers paysages français, offrant une combinaison unique de défis physiques et de spectacles visuels. L’aventure est structurée pour accueillir des participants de différents niveaux de compétence, chacun ayant l’opportunité de tester ses limites tout en découvrant les terrains et les beautés variés de la France.  

Combien ça coûte? 

L'inscription à une épreuve d'ultra varie en fonction de la distance, de la renommée de l'épreuve et de son niveau d'organisation. La Race Across France par exemple  propose des tarifs allant de 150€ à 480€ pour des distances allant de 200 à 2500 km et si vous participez en duo les prix baissent un peu. Mais globalement il faut compter entre 100 et 500€ pour les épreuves d'ultra. 

Mais pour une course d'ultra, vous devez aussi prendre en compte d'autres dépenses comme le prix de votre vélo, de votre équipement (sacoches, matériel de bivouac, ...), le déplacement sur le lieu de la course, les logements éventuels sur le parcours ou encore l'alimentation au cours de la course. 

2. L'entraînement

Pour réussir en ultra-endurance, un entraînement méthodique et varié est essentiel. Suivre un plan d'entraînement progressif est la première étape vers le succès. Ce plan devrait inclure une combinaison de sorties longues pour développer l'endurance de base, des séances de fractionné pour améliorer la vitesse et la puissance, ainsi que des périodes de récupération pour permettre au corps de récupérer et d'assimiler l'entraînement de manière optimale.

La diversité dans l'entraînement est également un point à prendre en compte. Il est recommandé d'inclure des séances sur route et gravel (si votre épreuve d'ultra se déroule sur gravel), des ascensions en montagne pour développer la force et l'endurance en côte, et même des sessions de vélo en salle si nécessaire pour travailler la puissance et la technique.

  • Pour ceux qui cherchent des plans d'entraînement structurés, des plateformes comme Zwift et Rouvy offrent des programmes adaptés à différents niveaux de compétence et d'objectifs. Ces plateformes permettent de réaliser des séances de qualité à domicile et offrent des outils pour surveiller sa progression, comme les tests FTP (Functional Threshold Power) pour déterminer les zones d'entraînement optimales. De plus, cela vous permettra de mieux vous connaître et de combiner plus facilement votre entraînement à votre vie active puisque vous pouvez faire du vélo à toute heure qu’il pleuve ou qu’il vente dehors.

L'utilisation d'un capteur de puissance ou à minima d’un capteur de fréquence cardiaque est également recommandée. Cela vous permet de contrôler votre effort pendant l'entraînement et surtout pendant la course afin de s'assurer que vous ne partez pas sur un faux rythme que vous ne pourrez pas tenir tout au long de la course. Cela peut également être utile pour ajuster l'intensité des séances en fonction des objectifs de la course.

Une autre composante importante de l'entraînement en ultra-endurance est la pratique du vélo de nuit. Cela permet de s'habituer aux conditions de faible luminosité que vous pourrez rencontrer lors de la course réelle. 

De plus, il est crucial de ne pas reproduire exactement les conditions de course lors des entraînements (par exemple essayer de faire la course avant la course réelle). Le corps peut s'adapter à cet effort traumatisant et être incapable de le reproduire lors de la course elle-même. Au lieu de cela, l'idée est de fractionner les efforts et de se concentrer sur le développement des compétences et des capacités qui seront nécessaires le jour de la course.

« Par exemple l’idée pourrait être de partir en fin d’après-midi et de rouler jusqu’à plus de minuit et ensuite d’aller dormir tranquillement 4-5h et de repartir le lendemain matin tôt pour habituer votre corps à beaucoup rouler sans le traumatiser » vous conseille Christophe. Cela vous permet non seulement d’apprendre à rouler de nuit mais aussi d’enchaîner des heures de selle avec de la fatigue et tester vos capacités physiques et mentales indispensables pour réaliser un bon ultra.

3. La préparation mentale

En effet, la préparation mentale est une composante essentielle de la réussite en ultra-endurance à vélo. La devise de Steven Le Hyaric, compétiteur et créateur des séries Gravel Man «Start with the legs, finish with the mental » résume bien l’importance du mental et de la détermination pour terminer une course d’ulta-endurance. Tout aussi importante que la préparation physique, la préparation mentale vous aide à affronter les défis mentaux qui surviennent lors de la course. Pour vous préparer mentalement avant la course, il faut apprendre à gérer la douleur, la fatigue, les défaillances, les pépins (mécaniques ou physiques) et les moments de doute. La visualisation joue un rôle clé : imaginez-vous en train de réussir, de franchir la ligne d'arrivée avec succès. Utilisez également des techniques de respiration et de méditation pour calmer l'esprit et rester concentré.

Effectuer des tests de résistance mentale peut également être bénéfique. Pratiquez des sorties longues dans des conditions difficiles telles que la pluie, le froid, la chaleur ou le vent pour vous habituer à ces environnements et apprendre à les gérer mentalement. Comme dit précédemment, les tests de nuit sont également importants, car ils vous permettent de vous familiariser avec les sensations et les défis spécifiques de la conduite nocturne.

Pour surmonter la douleur et la fatigue pendant la course, il est essentiel de trouver des ressources positives. Se détacher du compteur de vitesse et se concentrer sur le paysage ou sur les motivations profondes qui vous ont poussé à relever ce défi peut vous aider à maintenir votre motivation. Apprenez à découper la course en sections plus gérables, en vous concentrant sur les petits objectifs à atteindre plutôt que sur la distance totale.

  • N'oubliez pas l'importance du confort pendant la course. Bien que l'accent soit souvent mis sur l'essentiel pour un ultra, il faut reconnaître l'importance du confort, même dans les détails en apparence superficiels. Parfois, un simple geste comme se brosser les dents ou utiliser des lingettes pour se sentir propre peut avoir un impact significatif sur votre bien-être mental. Certains utilisent des écouteurs pour pouvoir se distraire avec leur playlist préférée et ainsi éviter l’ennui. Dans les moments de fatigue extrême et de doute, ces petites touches de confort peuvent agir comme un baume pour l'esprit, offrant un sentiment de normalité et de familiarité au milieu de l'extraordinaire.

En fin de compte, l'ultra-endurance à vélo est autant un défi mental que physique. C'est dans les petits détails que se trouvent parfois les ressources nécessaires pour aller au-delà de ses propres limites et atteindre de nouveaux sommets de performance et de satisfaction personnelle.

4. La gestion de course

Pendant la course, une gestion stratégique est essentielle pour maximiser votre performance et votre endurance. Divisez la course en segments gérables, en vous fixant des objectifs intermédiaires pour vous aider à maintenir votre motivation et votre concentration tout au long de l'épreuve. Utilisez votre GPS pour suivre votre progression et ajuster votre rythme en fonction des conditions de la route et de votre propre état de fatigue.

Un plan de ravitaillement régulier est également crucial pour maintenir vos niveaux d'énergie et d'hydratation. Nous vous recommandons de planifier vos arrêts de ravitaillement en fonction de vos besoins nutritionnels et de votre stratégie de course. Assurez-vous de consommer une combinaison adéquate de glucides, de protéines et de lipides pour soutenir votre effort prolongé et de rester hydraté tout au long de la course. Vous trouverez plus de détail sur le plan nutritionnel dans la rubrique suivante.

En plus de cela, il est important de rester flexible et de s'adapter aux conditions changeantes de la course. Gardez à l'esprit que les plans peuvent changer et que vous devrez peut-être ajuster votre stratégie en fonction des imprévus qui peuvent survenir sur la route (mauvais temps, coup de mou, ennui mécanique…)

Le conseil principal est de maintenir votre discipline par rapport à vos objectifs et à votre plan de marche. Évitez de vous fatiguer trop rapidement au début de la course avec une allure trop élevée, même si cela peut sembler facile au début. Il est souvent préférable de partir lentement et de conserver une réserve d'énergie pour la fin de la course, où la fatigue peut devenir un défi majeur. 

  • Comme les marathoniens qui se donnent un plan de marche au km près avec leurs allures, vous pouvez vous fixer des objectifs précis à atteindre à certains points de la course et vous faire un tableau de marche détaillé et s'y tenir. Cela peut être un outil efficace pour vous aider à rester concentré et à maintenir votre rythme tout au long de la course. En ayant une vision claire de votre plan de course et de vos objectifs, vous serez mieux préparé à affronter les défis et à atteindre vos performances désirées.

5. L'alimentation et l'hydratation

En ultra-endurance, une nutrition adéquate est cruciale pour maintenir votre énergie tout au long de la course. Privilégiez les aliments riches en glucides (au moins 60g glucide/h pour une épreuve d’endurance), qui fournissent une source d'énergie durable, ainsi que les électrolytes (sous forme de pastilles à ajouter à l’eau par exemple) pour maintenir l'équilibre hydrique et électrolytique de votre corps, surtout lors de conditions météorologiques extrêmes ou de sueur abondante. Les fruits secs, les barres énergétiques et les boissons isotoniques sont des options pratiques et efficaces pour répondre à ces besoins nutritionnels pendant l'effort.

  •  Testez votre alimentation pendant l'entraînement pour déterminer quels aliments vous conviennent le mieux. Certaines personnes préfèrent les aliments liquides comme les gels, les compotes ou les soupes, tandis que d'autres préfèrent les aliments solides comme les fruits secs et le sandwich salés.

Pendant la course, commencez à manger dès la première heure, même si vous n'avez pas encore faim. Visez environ 500 calories par heure pour maintenir un apport énergétique adéquat. Il est également recommandé d'inclure au moins un vrai repas par jour pour assurer un apport en énergie plus complet.

En ce qui concerne la nutrition sur le long terme, il est important de diversifier votre alimentation pour répondre à différents besoins. En fonction de la durée de l'épreuve, vous pouvez envisager d'inclure des aliments salés pour prévenir la déshydratation, des aliments solides pour fournir une sensation de satiété et des boissons énergétiques pour un apport rapide en glucides.

  • Certains dispositifs GPS, tels que le Garmin Edge 1040 et 1040 Solar, offrent des programmes d'hydratation et de nutrition intégrés qui vous aident à planifier et à suivre votre apport nutritionnel pendant la course. Des fonctionnalités telles que les alarmes basées sur la dépense énergétique (par exemple la fonction Stamina sur Garmin) et les recommandations de calories peuvent vous aider à rester sur la bonne voie et à optimiser votre performance nutritionnelle tout au long de l'épreuve.

Comme indiqué plus haut, le confort et le réconfort sont importants pour le mental : même si l’apport diététique n’est pas le meilleur, beaucoup d’ultra-cyclistes n’hésitent pas à faire une entorse à leur régime en avalant un Paris-Brest ou une Napolitaine sur le bord de la route. 

Enfin, dans les épreuves longues, il faut également gérer son stock de nourriture pour éviter de se retrouver complètement à sec (supermarché ou épicerie fermés la nuit, jour férié, boulangerie dévalisée par les précédents concurrents...). Sur des épreuves longues, les concurrents n’hésitent pas à prévoir 24 voire 48 heures d’alimentation d’avance. Il est également primordial d’identifier les points de ravitaillement sur votre parcours et les horaires d’ouverture. Dans certains pays, il faut se concentrer sur les stations-services qui offrent des possibilités de snacking intéressantes et surtout des amplitudes horaires étendues. N’omettons pas non plus de prévoir des moyens de paiement variés (espèces, CB) et dans les monnaies locales.   

6. L'équipement et la préparation logistique

Enfin, pour réaliser un bon ultra, il faut parler équipement : vélo, sacoches, kit de réparation, position…

Etat de l'équipement

Tout d’abord, avant le départ, il est impératif de vous assurer que votre équipement est en parfait état de fonctionnement. Une bonne révision chez votre vélociste ou à La Boutique du Vélo Montpellier à Saint Jean de Védas, vous permettra de partir sur un vélo qui ne va pas vous faire défaut au bout de quelques dizaines ou centaines de kilomètres. En effet quand on part sur un parcours de plus de 1000 km il faut s’attendre à ce que les pièces d’usure souffrent d’une usure de plus de 1000 km entre le début et la fin de l’épreuve. Aussi faut-il anticiper cette usure en changeant tout ce qui ne supportera pas cette distance. 

Vérifier son vélo, c’est non seulement s’assurer que le cadre est en bon état, que la transmission fonctionne parfaitement mais ce sont également les « consommables » (pneus, plaquettes de freins, batteries de vos lumières et tout autre équipement essentiel à votre sécurité et à votre performance). Assurez-vous d'emporter avec vous un kit de réparation complet (retrouvez ICI un article sur le contenu de votre sac en fonction de la durée de votre épreuve) et un kit de premiers secours pour faire face à d'éventuels imprévus sur la route. De plus, chaque épreuve demande une liste de matériel obligatoire donc n’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’organisation.

Choix du vélo

Le choix de votre vélo est important et doit être adapté à votre objectif et au type de course que vous allez affronter. Des vélos comme le Genesis Croix de Fer ou encore le Cube Nuroad sont populaires parmi les participants à l'ultra-endurance en raison de leur fiabilité, de leur confort et de leur polyvalence. Vous trouverez ICI un article spécifique sur la marque Genesis. 

Nous vous conseillons aussi de prendre en compte le rapport poids-puissance de votre vélo, en fonction de vos objectifs. Si vous visez le podium, le poids de votre vélo peut être un facteur déterminant, mais si votre objectif est simplement de terminer la course, le confort devient plus important. Le choix du matériau du cadre, comme l'acier, ou le carbone, dépendra de votre budget et de vos préférences personnelles en matière de confort et de performance. L’acier sera plus confortable et moins cher que le carbone mais un peu plus lourd et moins rigide donc moins réactif mais ce n’est pas forcément ce qui est recherché pour une épreuve d’ultra contrairement au poids. L’aluminium n’est vraiment pas conseillé pour ce type d’épreuve car peu confortable

La bagagerie

En ce qui concerne la bagagerie bikepacking, le type et la configuration des sacoches dépendront de la nature de l'épreuve et de vos besoins spécifiques. Les sacoches de selle sont souvent considérées comme indispensables car elles n'interfèrent pas trop avec la stabilité du vélo. Ensuite, vous pouvez choisir des sacoches de cadre et/ou de cintre et/ou de fourche en fonction de vos besoins en terme de stockage, que vous envisagiez de camper ou non pendant la course. Dans tous les cas, vous devrez tester pendant plusieurs centaines de kilomètres au préalable tous les accessoires que vous allez installer sur votre vélo. Certains de par leur position sur le vélo peuvent modifier significativement votre manière de pédaler et vous créer des douleurs. Quel que soit l’équipement de bikepacking que vous allez utiliser, assurez vous de sa parfaite étanchéité. Rien de plus désagréable que de récupérer ses affaires trempées après une averse.

La position sur le vélo

La position sur le vélo est également un élément clé de votre confort et de votre efficacité pendant la course. Même si c’est très personnel et que cela dépend de votre expérience sur le vélo. Il est recommandé de trouver une position qui vous convienne personnellement et qui minimise les douleurs et les tensions sur le dos, les épaules et les mains. Avec le temps passé sur le vélo il est nécessaire d’avoir une bonne position pour éviter de se faire mal à l’entrainement et de maximiser le confort durant la course. 

  • Les prolongateurs de cintre peuvent être utiles pour soulager la pression sur le dos, les épaules ou les mains même s'ils sont peu utilisés durant la course, ne serait-ce que quelques heures, cela peut vous être d’une grande aide.

En fin de compte, l'objectif est de maximiser votre confort tout en maintenant une position aérodynamique et efficace pour optimiser vos performances sur la distance.

En suivant ces conseils et en vous préparant de manière proactive, vous augmenterez considérablement vos chances de réussite lors de votre première expérience d'ultra-endurance en vélo. Rappelez-vous que chaque course est une opportunité d'apprentissage et de croissance, alors profitez de chaque instant de cette aventure épique sur deux roues. Bonne chance et bon voyage !